Annonce du Centre hospitalier affilié universitaire (CHAU) de l’Outaouais. Le Cégep de l’Outaouais prêt à jouer son rôle de premier plan

Gatineau, le jeudi 20 juin 2024 – Le Cégep de l’Outaouais se réjouit de l’annonce faite aujourd’hui à l’effet que le nouvel hôpital sera érigé sur le site Asticou, à un kilomètre de notre campus Gabrielle-Roy.

En tant que grand partenaire du CISSSO, le Cégep de l’Outaouais est un pôle d’enseignement et de formation technique en santé et services sociaux et conséquemment un des plus importants pourvoyeurs de main d’œuvre qualifiée dans la région. En effet, 25 % de nos 6 000 étudiant.e.s sont inscrit.e.s dans l’un de nos 13 programmes collégiaux dédiés à la santé, dont en Techniques d’inhalothérapie et Technologie d’analyses biomédicales par exemple.

L’implantation de l’hôpital sur un terrain voisin créera des opportunités pour amplifier la collaboration, la synergie et approfondir l’intégration entre nos établissements. Ceci permettra ultimement d’accroître l’adéquation entre les besoins actuels et futurs de main d’œuvre du CISSSO et le développement de notre capacité de formation et de qualification.

Alors que le Cégep de l’Outaouais connaîtra une des plus importantes croissances démographiques du Québec d’ici la fin de la décennie, selon l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), et que les effectifs actuels exercent déjà une grande pression sur les installations existantes, notre capacité actuelle à accueillir, retenir, former et diplômer du personnel qualifié ne permet pas de répondre aux besoins de manière optimale. L’écart qui s’est creusé au cours des décennies est aujourd’hui profond et contribue à la pénurie critique que connaît notre réseau de la santé. Or, cet écart ne pourra être résorbé que si d’importantes mesures sont entreprises.

Cette inadéquation importante persiste, malgré le travail acharné de nos enseignant.e.s et de tous les collaborateurs du réseau. À titre d’exemple, entre 2012 et 2022, nous avons dû refuser 1 300 demandes d’admission en soins infirmiers (43 %), dont en grande partie par manque de laboratoires, de ressources enseignantes, de lieux de stages et de capacité. D’autres sont refusées, car ils ne possèdent pas les préalables requis pour accéder au programme. Or, si le Cégep de l’Outaouais détenait la capacité nécessaire, il pourrait accompagner ces personnes étudiantes afin qu’elles atteignent les préalables dans le cadre d’un cheminement en Tremplin DEC par exemple, ce qui leur permettrait ensuite de poursuivre leurs études en Soins infirmiers pour éventuellement prêter main-forte au réseau. Au lieu, si la tendance se maintient, c’est malheureusement quelque 1 500 demandes d’admission de plus qui seront refusées par l’institution au cours de la prochaine décennie, soit d’ici l’ouverture du nouvel hôpital.

Même avec le programme d’intégration à la profession des infirmières et des infirmiers internationaux, dont la troisième cohorte démarrera l’automne prochain et qui portera le nombre total de diplômé.e.s depuis 2022 à 65, nos structures et nos ressources ne sont pas suffisantes pour résorber un écart qui se chiffre actuellement à plus de 1 000 postes manquants et qui s’élèvera à près de 3 000 d’ici 2032. Bien qu’à cela s’ajoute une vingtaine de diplômé.e.s d’ici 2025 du programme de DEC passerelle en Soins infirmiers, formation qui vise à qualifier des infirmiers et infirmières auxiliaires du réseau de la santé afin d’occuper la profession d’infirmier.ère, la capacité de l’établissement demeure largement insuffisante.

Pour le directeur général du Cégep de l’Outaouais, M. Steve Brabant : « C’est un coup de barre majeur dont le Cégep de l’Outaouais a besoin pour doter notre réseau actuel et celui de 2032. Nous profitons donc de l’annonce d’aujourd’hui pour annoncer l’engagement pris auprès du PDG du CISSSO et du ministre responsable de la région de renforcer les collaborations et les efforts en élevant le niveau de priorité que le Cégep de l’Outaouais accorde à cette crise, et nous le ferons notamment en créant un nouveau Bureau des innovations et des partenariats en santé et services sociaux du Cégep de l’Outaouais (BIPSSSCO), dont le mandat, qui débutera le 1er juillet 2024, sera d’identifier, d’évaluer et de mettre en œuvre des solutions novatrices en collaboration avec le CISSSO pour accroître notre capacité. Nous avons besoin de revoir nos structures et nos fonctionnements de manière créative et adaptée à la réalité de notre région, comme nous l’avons fait en imagerie médicale avec un programme déployé en mode hybride à l’hôpital de Hull, une première en province ayant mérité le prix d’excellence en éducation 2023 de l’Institut d’administration publique du Québec (IAPQ).

Est-ce que la solution réside dans la révision de l’offre de nos programmes, dans la création d’un Centre de formation collégiale en soins infirmiers dédié à réaliser un Plan de résorption de la pénurie, ou même dans des modèles de décloisonnement, voire de décentralisation, des modes de prestation et de formation ? Nous n’exclurons aucune solution pour nous assurer d’occuper pleinement le rôle de partenaire proactif, dynamique et responsable dont le CISSSO, notre jeunesse et nos concitoyen.ne.s ont besoin, et nous sommes confiants que nous pourrons compter sur la volonté, la collaboration et le soutien financier des autorités gouvernementales et des autres collaborateurs clés de la région pour y parvenir. »

Pour un Cégep fort et une région en santé : Osons l’Outaouais !

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